Notre étude a pour but de mettre en lumière les propositions de Georges Steiner sur la traduction, à travers son ouvrage mémorable intitulé Après Babel. Cet ouvrage postule que la traduction est, formellement et pragmatiquement, implicite dans tout acte de communication, dans l'émission et la réception de tous les modes de sens. Selon Steiner, “comprendre, c'est déchiffrer” et “entendre une signification, c'est traduire.” Dans la mesure où les hommes vivent la situation dite de Babel, ils se livrent à chaque instant à un acte d'interprétation aux mutilples facettes. La notion d'interprétation utilisée par Steiner dépasse ainsi largement le champ lexical que comprend la théorie interprétative propagée par les traductologues de l'ESIT. En plus, le fait que Steiner n'exclut pas la communication à l'intérieur d'une langue du domaine de la traduction le distancie également des propos de Jakobson sur la traduction et de la théorie de la traduction forgée par Nida. Pour Steiner, il n'existe pas de théorie de traduction. La traduction n'est qu'un “art exact”. Aussi, pour décrire le processus de la traduction, il propose le modèle d'un mouvement herméneutique à quatre temps : élan initial, agression, incorporation, réciprocité ou restitution. Dans le processus de la traduction, toute compréhension débute donc par un élan de confiance. Le traducteur admet par avance qu'il doit y avoir quelque chose dans l'autre façon de dire, à savoir dans le texte à traduire. L'agression succeed à l'élan. Le traducteur aborde une étape d'incursion et d'extraction. Il envahit, extrait et rapporte. La troisième phase est incorporation au sens fort du terme. L'importation d'une signification ou d'une forme, le passage au concret ne se font pas dans le vide. Enfin, pour accomplir le processus de la traduction, il ne faut pas négliger la part de perte ou de déséquilibre qui sera causée inévitablement par l'acte de traduire. Pour se placer sur un pied d'égalité entre l'original et la traduction, le traducteur s'efforce donc tout au long de ce long processus à une herméneutique de l'élan, de la pénétration, de la mise en forme et de la restitution. Malgré son originalité et l'importance qu'il prend dans les discours sur la traduction, il est vrai que quelques thèses avancées dans Après Babel sont aujourd'hui sujettes à de nombreuses critiques. Il n'en reste pas moins que Georges Steiner fit de la traduction un élément faisant partie de la condition humaine.
서론
I. '의사소통‘과 의미
II. 인간의 바벨탑적 상황과 소통
III. 해석과 독창적 반복
결론
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