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KCI등재 학술저널

스탕달과 독자론

Stendhal et le lecteur

DOI : 10.18812/refc.2018.85.145.
  • 60

D’une part, dès le début de sa carrière d’auteur, Stendhal ne cachait pas son ambition littéraire. Comme La Transfiguration de Raphaël a été admirée pendant deux siècles et demi, il a voulu travailler toujours à ses plus beaux sujets pour faire des ouvrages sublimes et immortels. Stendhal croit que cinquante ans après sa mort, Shakespeare était devenu comme un auteur inconnu. Etant donné que ses contemporains ne savent ce qui restera de ses oeuvres, l’illusion de la postérité lui reste de manière constante. A son avis, savoir ce que l’on dira du temps présente dans cinquante ans est la prétention de tous les romanciers. D’autre part, même si Stendhal est fidèle à son idée profondément narcissique d’écrire un ouvrage qui ne plairait qu’à lui seul, il définit le roman comme l’art de se faire lire. Si son roman n’a pas assez de chaleur pour faire veiller ses lecteurs jusqu’à deux heures du matin, il n’a pas besoin de le faire. Par conséquent, la difficulté n’est plus de trouver et de dire la vérité romanesque, mais de trouver qui la lit. Stendhal a constamment donné rendez-vous au lecteur de 1880 ou de 1935. Bien qu’il parle à des gens dont il ignore absolument la tournure d’esprit, le genre d’éducation, les préjugés et la religion, ces lecteurs à venir ou les happy few stendhaliens ont ceci de particulier : ils possèdent des âmes supérieures et nobles avec lesquels Stendhal aimerait passer des soirées, et par lesquels son oeuvre peut être appréciée. Le désir d’être romancier qui n’aura de génie qu’aux yeux de quelques êtres privilégiés se réalisera au cours du temps. Ainsi la publication d’Armance en 1827 est accueillie froidement non seulement par la presse et les lecteurs parisiens mais par les amis de Stendhal. Toutefois, après plusieurs décennies de critiques négatives, la complexité thématique et psychologique du roman commence à être appréciée par les happy few. Le succès et la gloire littéraires de longue durée tiennent bien moins à la qualité propre des oeuvres qu’aux conditions de réception. Le roman de Stendhal n’est jamais écrit pour tous les lecteurs. Entre les petites bourgeoises de province et les dames de Paris, entre les femmes de chambre et les femmes des salons, il faudrait prendre son parti et écrire pour le gros public ou pour les happy few, car l’auteur ne peut plaire à la fois à tous les deux. Stendhal choisit particulièrement le lecteur intelligent et bénévole qui est capable de comprendre ses enjeux littéraires : silence, litote, euphémisme, ellipse du temps fort, etc. Par exemple, Stendhal revendique une certaine absence destinée à rendre l’intensité de l’émotion sans passer par les procédés bavards. Cette stratégie d’écriture ne vise en aucun cas à l’adhésion du gros public mais ne touche qu’une lecteur d’élite, car elle a l’intention de faire réfléchir le lecteur, et par conséquent susciter chez lui le travail de tête et le plaisir de la reconnaissance des non-dits et implicites en anticipant les stades successifs. On peut analyser aussi la psychologie de l’auteur. L’intention de Stendhal de n’écrire que pour un petit nombre de lecteurs reflète l’impossibilité de communiquer son intimité à l’égard de sa mère au grand public ou à ses contemporains, de même que la difficult&eacut

1. 서 론

2. 작품의 생명과 미래

3. 행복한 소수

4. 머리로 하는 독서와 작품의 수용

5. 결 론

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