피에르 가스카르의 식물적 상상과 생태주의적 감수성

L’imaginaire botanique et la sensibilité écologique de Pierre Gascar

Pierre Gascar fait partie des écrivains qui ont fait une entrée triomphale sur la scène littéraire mais qui ont été oubliés par le public déçu à leurs livres suivants. Gascar continue pourtant à aborder quelques thèmes qui lui sont chers : mort, cruauté de l’homme, analogie entre l’homme et l’animal, thèmes reliés à la Guerre. Il publie une cinquantaine de livres dont certains méritent d’être relus et analysés dans le perspective écologique d’aujourd’hui. Il s’initie au monde végétal durant son enfance arrachée et transplantée selon ses propres termes. Le flore du Périgord accueille et réconforte un enfant de 8 ans tout désemparé par l’absence de ses parents. S’y crée sa passion botanique. C’est en communiquant avec les plantes qu’il apprend la sagesse de la Nature. La botanique est à n’en pas douter la plus grande source de son imagination et de ses réflexions philosophiques. L’analyse de ses textes sur lichens, fougères et nostocs en témoigne. Difficile de ne pas y remarquer la conviction de Gascar que même une plante la plus ignorée nous apprend des choses. Par exemple, les lichens et les nostocs montrent l’essence de vie, c’est-à-dire que vivre n’est rien d’autre que de s’attacher au monde de toute sa force et de tout son corps. Gascar ne cesse de s’émerveiller à chaque découverte des vertus de ses plantes. D’où s’indigne-t-il de l’anthropocentrisme qui fait de l’homme destructeur de la Nature. Il prône que l’humanité se renoue à la Terre. Comment y arriver ? Gascar en trouve encore une idée à travers les racines d’arbre qui s’étendent souterrainement jusqu’à la dépouille d’un soldat et l’intègrent au réseau de la vie : symbiose mutualiste. Pour ce faire, Gascar propose d’accepter la mort comme passage dans le corps d’un autre non pas voie sans issue. Son écriture botanique manifeste une grande sensibilité écologique.