Paru en 1956, Les Racines du ciel a valu à Romain Gary son premier Prix Goncourt. Toutefois, l’accueil de ce roman de la part de la critique était contrasté. L’auteur n’a pas seulement reçu les acclamations, il est aussi devenu une cible des reproches variés et même contradictoires : il s’agissait surtout de construction anarchique, de désordre chronologique et de lourdeur des répétitions. Dans la présente étude, nous voulons donc redécouvrir Les Racines du ciel par-delà ces polémiques. Le schéma des Racines du ciel est le suivant : le texte commence par un récit premier, dans lequel le narrateur omniscient raconte la visite du père Tassin à Saint-Denis. Celui-ci répond à la demande de celui-là par le récit oral des aventures de Morel. C’est ainsi que le récit premier est bientôt relayé par le récit enchâssé de Saint-Denis. Morel, héros du récit second est un Français qui a connu les souffrances des camps nazis et, déçu par les hommes, part pour l’Afrique équatoriale où il se bat pour interdire les massacres d’éléphants au nom de la protection de la nature. La formule des ‘racines du ciel’ désignerait donc le besoin humain de justice, de liberté et d’amour qu’illustre le combat de Morel. Voilà la logique apparente d’une construction ordonnée et d’un temps linéaire du récit. Cependant, si l’on l’examine de plus près, il est vrai que rien n’est clair. En effet, nous avons constaté la construction du récit perturbée d’une part par le brouillage des voix narratives, d’autre part par la transgression du niveau narratif. En apercevant les mêmes incertitudes qui régnaient dans le traitement du temps, nous avons également démontré le bouleversement de la chronologie par la prolepse et l’analepse. Ainsi, cette étude nous mène à dire que ce roman tant complex que puissant de Gary résulte de son choix narratif qui, en dépit de quelques négligences, excite la tension et la force propulsive du récit.
1. 들어가는 말
2. 서사의 구성
3. 서술의 층위 위반
4. 서술상의 아나크로니
5. 나가는 말